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EN BREF
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Réduire l’empreinte carbone du secteur aéronautique devient une priorité face à l’augmentation continue du trafic aérien. Malgré des avancées significatives dans l’utilisation de biocarburants et des énergies renouvelables comme l’hydrogène et l’électricité, les avions demeurent encore largement dépendants du kérosène. En 2018, les biocarburants ne représentaient qu’une fraction infime de l’énergie aérienne utilisée, en raison de leur coût élevé. De plus, des technologies prometteuses sont en développement, mais leur mise en œuvre ne sera réalisable avant 2035 ou 2040 pour les long-courriers. Parallèlement, une attention particulière doit être portée sur les traînées de condensation, qui contribuent considérablement aux émissions de gaz à effet de serre. Les efforts pour une décarbonation efficace nécessitent une approche holistique, intégrant des changements comportementaux et technologiques.
Le secteur aéronautique est souvent pointé du doigt pour sa contribution aux émissions de gaz à effet de serre. Cependant, une révolution silencieuse est en marche, entraînant avec elle une multitude d’innovations et d’énergies renouvelables. Cet article explorera les initiatives en cours pour réduire l’empreinte carbone des avions, les technologies émergentes, ainsi que les défis et opportunités que présente cette transition vers un avenir plus durable dans le domaine de l’aviation.
Une prise de conscience croissante
Au cours des dernières années, la prise de conscience autour de l’impact environnemental du transport aérien a largement augmenté. Les études et rapports récents soulignent que l’aviation représente près de 2,5 % des émissions mondiales de CO2. Ainsi, une multitude d’acteurs, des gouvernements aux entreprises, sont appelés à agir pour réduire cette empreinte carbone, tout en continuant à répondre à une demande croissante de mobilité.
L’intégration des biocarburants et des énergies renouvelables dans le secteur aérien est devenue une priorité. Cependant, malgré des progrès, la réalité reste complexe. Par exemple, en 2018, les biocarburants n’étaient responsables que de 0,01 % de l’énergie utilisée par les avions, révélant ainsi l’énorme fossé entre les engagements formulés et la mise en œuvre effective.
Les biocarburants : un atout prometteur
Les biocarburants, également connus sous le nom de Sustainable Aviation Fuels (SAF), sont issus de matériaux biologiques. Ils représentent l’une des solutions les plus prometteuses pour diminuer l’empreinte carbone des vols. Ces carburants peuvent potentiellement réduire les émissions de gaz à effet de serre de 70 à 80 % par rapport au kérosène classique.
Malheureusement, le développement et l’utilisation de ces biocarburants rencontrent plusieurs obstacles. Les coûts élevés de production et une réglementation internationale limitant la quantité de biocarburants pouvant être utilisée dans le réservoir des avions freinent leur adoption. Les compagnies aériennes se voient donc obligées de mélanger ces carburants avec du kérosène fossile, réduisant ainsi considérablement les bénéfices environnementaux.
L’hydrogène : l’avenir de l’aviation ?
L’hydrogène est souvent cité comme une solution innovante potentielle pour une aviation durable. Avec des prévisions allant d’une utilisation à grande échelle dès 2035 pour des vols moyens courriers, l’hydrogène pourrait réduire l’empreinte carbone de l’aviation de manière significative. Les projections parlent d’une diminution de 65 % des émissions de gaz à effet de serre si les obstacles technologiques sont surmontés.
Cependant, l’hydrogène présente aussi des défis. Sa forme liquide nécessite un refroidissement à des températures extrêmes de -253 °C, et il occupe trois fois plus d’espace que le kérosène. De plus, pour une mise en œuvre efficace, il est essentiel de repenser l’ensemble de l’écosystème aéroportuaire en matière de production, de stockage et de ravitaillement des avions.
Les avions électriques : vers une hybridation ?
Les avions électriques font également partie de la conversation sur la décarbonation du secteur aérien. Toutefois, la technologie actuelle est encore loin d’être mature. La plupart des concepts en développement optent pour une propulsion hybride, conservant une partie de la propulsion au kérosène. Cela s’explique par le poids que les batteries électriques engendrent, ce qui pourrait déséquilibrer la performance des avions.
Des études ont montré que même si les avions électriques pourraient convenir pour de courtes distances, leur impact sur la réduction de l’empreinte carbone globale de l’aviation serait très limité. Les experts estiment que l’hydrogène pourrait représenter seulement 7 % de la consommation énergétique totale des avions d’ici 2050, illustrant le besoin d’une approche multifacette dans la recherche de solutions durables.
Réduction des traînées de condensation
Les traînées de condensation générées par les avions constituent une part significative des émissions climatiques. Une étude de 2018 a révélé que ces traînées peuvent représenter plus de la moitié des GES émis par l’aviation. Les scientifiques suggèrent que prévenir leur formation pourrait être une solution rapide et efficace pour ralentir le changement climatique.
Parmi les solutions possibles, des modifications dans la composition des carburants pour réduire la teneur en aromatiques ou l’utilisation de biocarburants peuvent contribuer à diminuer ces traînées. Des ajustements dans la trajectoire des vols peuvent également réduire la fréquence de formation de ces nuages.
Le besoin d’une approche globale
Pour atteindre des objectifs ambitieux en matière de développement durable, le secteur aérien doit adopter une approche holistique. Cela nécessite non seulement d’accélérer le renouvellement de la flotte mondiale, mais aussi d’intégrer des pratiques plus durables dans les opérations aéroportuaires. Des mécanismes financiers tels qu’une taxe carbone pourraient favoriser le déploiement de carburants plus écologiques.
Les entreprises doivent également engager des efforts pour sensibiliser le public et inciter les passagers à limiter leurs usages de l’avion lorsque cela est possible. Cela peut impliquer des campagnes pour promouvoir des trajets plus courts ou des options de transport alternatives comme les trains.
Appel à l’innovation et à la collaboration
Le secteur aéronautique a besoin d’innovation et de collaboration pour surmonter les défis environnementaux. Les chercheurs, les ingénieurs, les gouvernements et les acteurs du secteur privé doivent unir leurs forces pour développer des solutions qui permettront non seulement de réduire les émissions de carbone, mais aussi de répondre aux exigences croissantes en matière de transport.
Des initiatives comme le prix Jeunes pour l’environnement montrent que des idées novatrices peuvent émerger de tous horizons. Cela nous rappelle que chaque contribution compte dans la lutte contre le changement climatique.
Les défis à surmonter
Malgré les nombreux avantages potentiels des innovations écologiques dans l’aviation, plusieurs défis doivent être abordés. Le financement est souvent cité comme un obstacle majeur. De nombreuses compagnies aériennes peinent à investir dans de nouvelles technologies en raison des contraintes économiques, notamment suite aux impacts financiers de la pandémie.
De plus, la réglementation doit suivre le rythme des innovations. Les politiques environnementales doivent être affinées pour encourager l’adoption de pratiques durables tout en garantissant la sécurité des opérations aériennes. Cela inclut la révision des normes de performance pour intégrer les nouveaux carburants et technologies.
Conclusion : gestes individuels et actions collectives
Au-delà des innovations technologiques et des politiques à grande échelle, la réduction de l’empreinte carbone du secteur aérien nécessite également un changement de mentalité chez les consommateurs. Les voyageurs doivent prendre conscience de l’impact de leurs choix et envisager des alternatives quand cela est possible.
Les initiatives pour réduire l’impact carbone du transport aérien évoluent rapidement, mais elles nécessitent une mobilisation de tous les acteurs, du passager au manufacturier. Avec des actions concertées, il est possible d’envisager un avenir où l’aviation serait compatible avec les objectifs de durabilité et de protection de l’environnement.
Témoignages sur les initiatives pour réduire l’empreinte carbone de l’aéronautique
Marie Lefèvre, ingénieure en aéronautique : « J’ai vu de mes propres yeux comment les nouvelles technologies transforment notre manière de penser le transport aérien. L’intégration des biocarburants dans le secteur n’est qu’un début. Bien qu’ils représentent encore une faible part de l’énergie utilisée, nous avançons vers plus de durabilité. La recherche sur les e-carburants fait également des progrès qui pourraient réduire nos impacts environnementaux significativement. »
Luc Martin, responsable de la durabilité dans une compagnie aérienne : « Nous avons adopté une politique qui encourage l’utilisation des carburants durables. Chaque fois que nous pouvons, nous associons ces carburants aux réserves de kérosène. Cela réduit notre empreinte carbone tout en nous préparant à l’avenir. Toutefois, il est essentiel que la réglementation évolue pour permettre une utilisation plus large de ces ressources. »
Sophie Dumont, chercheuse en climatologie : « L’aviation est responsable de plus de la moitié des émissions de GES dues aux transports. Les scientifiques s’accordent sur le fait qu’une réduction des traînées de condensation est nécessaire. Des solutions existent, comme l’utilisation de carburants alternatifs qui pourraient grandement diminuer ce problème. Je pense que c’est un axe de travail prometteur dans notre lutte contre le changement climatique. »
Antoine Bertrand, entrepreneur innovant : « La mise au point d’avions fonctionnant à l’hydrogène pourrait être révolutionnaire. Nous travaillons sur des prototypes qui, en théorie, pourraient réduire les émissions de CO2 de 65 %. Cependant, la mise en œuvre pratique est complexe, notamment à cause des exigences de sécurité et des modifications nécessaires dans l’infrastructure aéroportuaire. Mais ces défis valent la peine d’être relevés. »
Claire Robert, militante écologiste : « Il faut changer notre perception du transport aérien. Au lieu de voir l’aviation comme un élément incontournable de notre société, nous devons nous concentrer sur des options de mobilité durable. Il s’agit de repenser nos comportements et de promouvoir les transports alternatifs quand cela est possible. La décarbonation n’est pas seulement technologique, elle est aussi comportementale. »
