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EN BREF
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La préservation de la biodiversité, la lutte contre le changement climatique et l’amélioration de la santé humaine sont des enjeux cruciaux, intimement liés au bien-être de notre planète. Dans un contexte où ces crises se complexifient, des solutions innovantes émergent, notamment proposées par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Ces solutions visent à aborder les défis environnementaux de manière intégrée, en reconnaissant l’interdépendance des systèmes naturels et humains. En redéfinissant nos approches politiques et économiques, l’IPBES ouvre la voie à un avenir durable et équilibré pour tous.
Les enjeux interconnectés de la biodiversité et du climat
La perte de biodiversité, la pénurie d’eau, l’insécurité alimentaire, les risques sanitaires et le changement climatique représentent des crises majeures qui s’entrelacent de manière complexe et indissociable. Cette réalité implique que les solutions ne peuvent être envisagées de manière isolée, mais nécessitent une approche intégrée. Par exemple, la déforestation, souvent associée à l’agriculture intensive, impacte non seulement la biodiversité mais également les cycles de l’eau, entraînant des sécheresses et des pénuries alimentaires. De même, l’augmentation des températures due au changement climatique accentue la vulnérabilité des espèces et des écosystèmes, créant ainsi un cercle vicieux. À travers une analyse approfondie, il est crucial de comprendre comment ces crises interagissent et se renforcent mutuellement, afin d’adopter des politiques efficaces qui répondent véritablement aux défis contemporains. Ainsi, une gouvernance collaborative et multidisciplinaire est nécessaire pour élaborer des stratégies durables.
La dynamique de ces enjeux prend également en compte les conséquences sociales et économiques, affectant particulièrement les communautés vulnérables qui sont les plus touchées par ces bouleversements. Par exemple, les petits agriculteurs souffrent à la fois de la dégradation de leurs terres et des impacts du climat, tels que des récoltes moins productives. La mise en place de solutions innovantes et durables, comme l’agroécologie et la gestion intégrée des ressources en eau, peut alors s’avérer fondamentale pour restaurer l’équilibre. Ces approches visent à renforcer la résilience des écosystèmes tout en garantissant la sécurité alimentaire, illustrant ainsi l’importance d’un cadre de gouvernance cohérent pour faire face à ces défis astronautiques. En somme, l’interconnexion des crises environnementales appelle à une réponse collective et réfléchie, propice à un avenir durable.
Des crises interdépendantes, des réponses cloisonnées
Les défis environnementaux que nous rencontrons aujourd’hui sont profondément enracinés dans un réseau complexe d’interconnexions. La perte de biodiversité, la pénurie d’eau, l’insécurité alimentaire, les risques sanitaires et le changement climatique ne peuvent être considérés séparément ; ils se chevauchent et s’influencent mutuellement. Environ 50 ans de données montrent un déclin alarmant de la biodiversité, avec des pertes estimées entre 2 et 6 % par décennie. Ces statistiques illustrent l’urgence d’une action collective. A titre d’exemple, la dégradation des écosystèmes ne perturbe pas seulement la flore et la faune, mais affecte également notre capacité à assurer la sécurité alimentaire, car des écosystèmes sains sont essentiels pour la pollinisation, la fertilité des sols et la régulation des ressources en eau.
Pourtant, les politiques mises en place pour combattre ces crises sont souvent fragmentées et gérées de manière isolée, ce qui amplifie la situation plutôt que de la résoudre. Quand les gouvernements adoptent une approche « en silos », ils ignorent les liens critiques entre ces crises. Par exemple, des pratiques agricoles intensives, conçues pour maximiser la productivité alimentaire, entraînent une surexploitation des ressources et une pollution accrue, tout en négligeant les conséquences sur la santé des écosystèmes et la santé publique. La mise en place d’énergies renouvelables, comme les éoliennes, peut également impacter négativement la biodiversité si elle n’est pas planifiée en intégrant les besoins des communautés locales, exemplifié par des projets perturbants au Mexique qui ont déstabilisé les moyens de subsistance des populations autochtones.
En somme, pour que les initiatives politiques soient efficaces et durables, elles doivent s’appuyer sur une gouvernance intégrée qui reconnaît et traite ces interrelations. Il est impératif de passer d’une vision cloisonnée à une approche qui prenne en compte l’ensemble du système, afin d’éviter des conséquences inattendues et de réellement avancer vers un développement durable.
Biodiversité, climat et santé : les 71 solutions de l’IPBES
Des crises interdépendantes
La perte de biodiversité, la pénurie d’eau, l’insécurité alimentaire, les risques sanitaires et le changement climatique forment un ensemble de crises qui évoluent en interaction. Toutefois, les réponses politiques sont souvent isolées et inadaptées aux réalités complexes de ces interconnexions. Pour la première fois, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a proposé un ensemble de 71 pistes de solutions destinées à relever ces défis.
Cette démarche novatrice est le résultat de trois années de travail de 165 experts internationaux, qui ont mis en lumière l’importance d’une gouvernance cohérente à travers une vision intégrée des crises environnementales. En effet, les défis doivent être traités de manière systémique afin d’aboutir à des solutions concrètes.
- Adoption de pratiques agricoles durables : Il est essentiel d’encourager des méthodes qui respectent à la fois la biodiversité et la sécurité alimentaire, en évitant les pratiques agricoles intensives qui dégradent les écosystèmes.
- Gestion intégrée des ressources en eau : La gestion durable de l’eau doit impliquer à la fois la protection des écosystèmes aquatiques et l’accès équitable à l’eau pour les communautés locales.
- Promotion d’énergies renouvelables : Le passage à des énergies renouvelables doit se faire avec une sensibilisation aux impacts potentiels sur la biodiversité, afin de minimiser les conflits d’usage.
- Affectation de financements adaptés : Les gouvernements doivent réévaluer les subventions publiques accordées à des activités nuisibles pour la biodiversité, afin de rediriger ces fonds vers des initiatives durables.
Les politiques doivent également favoriser des interventions qui visent l’équité sociale et l’inclusion, telles que l’accès à des logements sûrs et sains, qui sont essentiels pour la santé humaine. Il est crucial d’avoir un cadre législatif qui soutienne ces initiatives, permettant ainsi aux changements proposés de prendre racine et de prospérer.
Biodiversité, climat, santé : les 71 solutions de l’IPBES
La perte de biodiversité, la pénurie d’eau, l’insécurité alimentaire, les risques sanitaires et le changement climatique sont des crises indéniablement interconnectées. Pourtant, les réponses politiques apportées à ces enjeux sont cloisonnées et mal adaptées à ces réalités complexes. Pour la première fois, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) propose 71 pistes de solutions à la hauteur des défis à relever.
Fruit de trois ans de travail effectué par 165 experts internationaux, le nouveau rapport Nexus publié par l’IPBES détaille pour la première fois les effets d’une gouvernance incohérente, qui échoue à aborder la complexité des crises interconnectées que nous traversons.
Des crises interdépendantes, des réponses cloisonnées
On le sait, les crises environnementales, sociales et économiques sont toutes interconnectées. Pourtant, à l’échelle politique, elles font bien souvent l’objet d’un traitement isolé, « en silos », qui s’avère peu efficace, voire contre-productif.
Depuis 50 ans, tous les indicateurs indiquent un déclin de la biodiversité de 2 à 6% par décennie, prévient les chercheurs. À bien des égards, cette diversité biologique est pourtant essentielle : « elle régule les cycles hydrologiques, contrôle des ravageurs et des pathogènes, stabilise le climat, et préserve les identités culturelles. Elle contribue à la production alimentaire par la pollinisation, le maintien de sols fertiles et la protection contre les événements climatiques extrêmes », note le rapport.
Or, les stratégies politiques actuelles de lutte contre ces bouleversements s’entêtent à traiter les crises de façon indépendante les unes des autres. « Nos systèmes de gouvernance actuels sont souvent constitués de différents départements, qui travaillent en vase clos. Ils sont très fragmentés et élaborent leurs politiques de manière isolée», explique Pamela McElewee, coprésidente du rapport et professeure à l’université Rutgers (Etats-Unis).
L’organisation pointe notamment les pratiques agricoles intensives subsidiées massivement pour accroître la production alimentaire depuis la Révolution verte de l’après-guerre. Aujourd’hui encore, ce mode de production alimentaire entraîne une perte de biodiversité, une utilisation non durable de l’eau, une réduction de la diversité et de la qualité des aliments consommés, ainsi qu’une augmentation de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre.
Les conséquences d’un modèle économique court-termiste
En parallèle, les décideurs ont également donné la priorité aux « avantages à court terme et aux retours financiers pour un petit nombre de personnes », tout en ignorant la finitude des ressources naturelles disponibles. Les chercheurs estiment que les coûts non comptabilisés de l’activité économique actuelle – reflétant ses impacts sur la biodiversité, l’eau, la santé et le changement climatique, y compris la production alimentaire – s’élèvent de 10 à 25 milliards de dollars (US) par an.
En outre, environ 1 700 milliards de dollars par an de subventions publiques sont accordées directement à des activités ayant des impacts négatifs sur la biodiversité. Pour les auteurs du rapport, cette réalité « renforce les incitations financières privées à investir dans des activités économiques qui causent des dommages directs à la nature », malgré les preuves évidentes des effets dramatiques des crises climatique et environnementale que nous traversons.
Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des régions qui subissent les impacts les plus importants du déclin de la biodiversité, de l’insécurité alimentaire, de l’augmentation des risques sanitaires et des effets négatifs du changement climatique.
« Nos institutions actuelles de la gouvernance ne sont pas suffisamment réactives pour répondre aux défis interconnectés qui résultent de l’accélération des changements environnementaux et de l’augmentation des inégalités », explique Pamela McElwee.
Des initiatives locales porteuses d’espoir
À titre d’exemple, l’IPBES salue les résultats d’un projet novateur mené dans une zone rurale du Sénégal, touchée par la schistosomiase. Cette maladie parasitaire peut entraîner une mauvaise santé à vie et touche plus de 200 millions de personnes dans le monde, et en particulier en Afrique.
« Traitée uniquement comme un problème de santé – généralement par le biais de médicaments – le problème réapparaît souvent lorsque les personnes sont réinfectées ».
Les porteurs du projet ont adopté une approche différente et holistique pour contrer les causes de la maladie : lutter contre la pollution de l’eau en éliminant les plantes aquatiques envahissantes afin de réduire l’habitat des escargots qui hébergent les vers parasites porteurs de la maladie. Ce travail « à la source » a permis de diminuer de 32 % les infections chez les enfants de la région, d’améliorer l’accès à l’eau douce et de générer de nouveaux revenus pour les communautés locales.
Vers une gouvernance holistique des crises

Pour y parvenir, l’IPBES énumère pas moins de 71 pistes de solutions à destination des gouvernements, à décliner selon les contextes et les besoins régionaux. En outre, ces changements de consommation pourraient également « libérer des terres, offrant dans une série de cas des avantages connexes, tels que la conservation de la biodiversité et la création de puits de carbone», indique le rapport.
Collectivement, ces efforts pourraient réformer la relation entre l’économie et la nature, améliorer l’équité et produire des résultats convaincants en matière de développement durable, conclut Pamela McElewee pour CarbonBrief.
– Aure Gemiot
Photo de couverture : IPBES
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Solutions innovantes de l’IPBES pour un avenir durable
La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) met en lumière des solutions innovantes essentielles pour faire face aux crises environnementales interconnectées. Les 71 pistes proposées visent à aborder la biodiversité, le changement climatique, la santé et la sécurité alimentaire de manière intégrée. Ce rapport souligne l’urgence de passer d’une gouvernance cloisonnée à une approche holistique, qui reconnaît les interdépendances entre ces enjeux.
Il est crucial de repenser nos stratégies politiques pour éviter l’aggravation des crises. Par exemple, en adoptant des pratiques agricoles durables et en réformant nos régimes alimentaires vers des options locales et de saison, nous pouvons non seulement améliorer la santé publique, mais aussi contribuer à la préservation de la biodiversité et à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
La transition vers un avenir durable ne dépend pas uniquement des gouvernements, mais également de l’engagement individuel. En agissant ensemble, nous pouvons participer à une réforme bénéfique pour la nature et pour nous-mêmes, garantissant un environnement sain aux générations futures.

